Ce poème est dédié à tous ceux qui n’ont pas, n’ont plus ou n’ont jamais eu la liberté d’être libre. Á tous ceux dont on a coupé les ailes, tronqué l’horizon, bloqué les portes, disloqué l’avenir.

Á tous ceux-là, je dis :

« Ferme les yeux, ouvre ton esprit, envole-toi avec l’oiseau entre terre et nuage. Au-dessus de la canopée, tout redevient possible. Vois comme la vie est belle quand on la regarde avec les yeux du cœur. Alors, dis-toi que la seule chose qu’on ne puisse aliéner, c’est ta pensée. C’est elle, ta liberté ! ».

LIBRE !

Je suis l’air, je suis libre. Je me faufile, je m’insinue, Au gré de mes humeurs, Air marin ou continental, Je vais courant ; Je me fais vent. Je suis l’air, je suis libre.

Je suis le vent, je suis libre. Vent d’autan ou du levant, Au gré de mes humeurs, De la cime des arbres à la crète des vagues, Je me fais brise caressante ou bise dévorante, Je chante, je siffle, je hurle, Je souffle. Je suis le vent, je suis libre.

Je suis l’eau, je suis libre. Je me faufile, je m’insinue, Au gré de mes humeurs, Je suis goutte, je deviens pluie, je suinte, Je coule, je deviens flaque, Je vais courant, je dégouline, Je me fais torrent, ruisseau, rivière, fleuve, océan. Je suis l’eau, je suis libre.

Je suis la vague, je suis libre. Je me cabre, Je déferle, Au gré de mes humeurs, Je suis vaguelette, je deviens mascaret, Je vais roulant poussée par le vent, Je me fais scélérate, raz de marée, tsunami. Je suis la vague, je suis libre.

Je suis l’oiseau, je suis libre, Je m’envole à tire d’ailes. Au gré de mes humeurs, Je défie les nuages et le vent, Je vais où la vie m’appelle. De la cime des arbres Á la crète des vagues, Je pépie, je siffle, je chante, Je suis l’oiseau, je suis libre.

Je suis esprit, je suis libre. Je pense, donc je suis. Au gré de mes humeurs, Je suis docile, je deviens révolté, Je vais pensant, porté par la vie, Je me fais rêveur, philosophe ou artiste. Je suis esprit, je suis libre.

©Mona Lassus – Tous droits réservés